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Tous les êtres humains naissent libres et égaux

en dignité et en droits.

Ils sont doués

de raison et de conscience

et doivent agir

les uns envers les autres

dans un esprit de fraternité. 

Les Droits de l'Homme

Autres citations & textes

QUESTIONS - REPONSES

 

QUESTION 11

Vivre dans le respect de ceux qui croient différement de moi: le dialogue.

 

Résumé pour les plus jeunes:

Que nous soyons croyant ou non croyant, que nous soyons chrétien, musulman, juif, boudhiste ou hindouiste..., nous devons apprendre à vivre ensemble en respectant celui qui croit différement de moi, mais en restant solide dans ce que je crois et ce qui m'a été transmis par mes parents. Mais il est urgent de mettre en pratique l'article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme: "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."

 

 

Développement pour les moins jeunes et les plus courageux

(texte de frère Olivier d'Antony)

 

Il s'agit là d'une question très importante qui mériterait un long développement. Voici quelques éléments de réflexion. Pour commencer, voici ce qu'écrit Jean-Claude Guillebaud dans son livre « Comment je suis redevenu chrétien ? ».

« Je sais d’expérience que le dialogue proprement dit, c'est-à-dire l’échange pacifique et l’enrichissement réciproque, n’est possible que lorsque chacun accepte de s’assumer clairement pour ce qu’il est : musulman, athée, agnostique, juif, chrétien… Rien n’est plus préjudiciable à une relation apaisée que la ruse identitaire, la conviction incertaine ou le déni de soi-même. Ce n’est pas en relativisant ses croyances ou sa foi qu’on sera mieux écouté par l’autre. C’est au contraire en "affichant la couleur", comme on dit. Les convictions fortes et – surtout – avouées ne font pas obstacle au dialogue. »

Cette brève citation est une invitation à avoir, en tant que JP, des convictions claires, précises, qu'elles soient religieuses ou spirituelles (si l'on est chrétien, musulman, juif, boudhiste…) ou philosophiques (si l’on est athée, agnostique…). Que crois-tu ? Que penses-tu ? Il est trop facile lorsque l'on nous pose la question : "Quelles sont nos convictions face aux grandes questions, 'Pourquoi la vie?, Pourquoi la mort?, Pourquoi la souffrance? Pourquoi le mal?...' " de répondre "je ne sais pas vraiment" Certes, il n'est pas question de donner des réponses définitives ! Si quelqu'un connaissait la vérité dans ce domaine, cela se saurait depuis longtemps ! Il faut d'ailleurs se méfier de celui qui affirme détenir la vérité ! «L'homme qui affirme haut et fort 'posséder' la vérité – écrit le philosophe Jean-Marie Muller dans son Dictionnaire de la non-violence – est un homme dangereux. Il n'a de cesse de pourfendre l'erreur et de pourchasser les infidèles, les hérétiques et les renégats. L'autre homme qui ne pense pas comme lui est un ennemi. Il se trompe et il doit être détrompé ; s'il refuse de se laisser convaincre, il faut le contraindre. Lorsque la vérité se fige en un savoir dogmatique, elle devient un facteur de division, de conflit, d'exclusion et de violence. L'idéologue laïc et l'intégriste religieux mènent le même combat inquisitorial contre les déviants, les dévoyés, les dissidents, les traîtres. L'un comme l'autre n'hésiteront pas à recourir à la violence pour qu'advienne la vérité. Ainsi, la vérité devient inhumaine et meurtrière : l'homme tue au nom de la vérité. » Mais lorsque l'on a des convictions claires, il ne faut pas hésiter à dire ce que l'on croit, tout en respectant la liberté de l'autre de croire différement.

L'article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est très claire à ce sujet : "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."

Il est donc indispensable de privilégier le dialogue : pour que celui-ci soit serein, chacun devra admettre que les réponses aux questions pourquoi la vie?, pourquoi la mort?, pourquoi la souffrance?, pourquoi le mal?, ne sont pas simples à trouver! Les croyants et les philosophes recherchent la vérité. Mais dans l’histoire de l’humanité depuis 2000 ans, cette recherche de la vérité a entraîné nombre de conflits... Face aux guerres de religion et aux guerres mondiales, on ne peut que constater avec amertume combien les hommes ont bien du mal à vivre ensemble dans leur différences culturelles et/ou religieuses.

Il n'est donc pas question, pour un JP, de renoncer à ce qu'il croit. Mère Teresa est un bel exemple : son action auprès des plus pauvres s'incrivait dans la tradition chrétienne. Elle demeurait fidèle à l'enseignement de son Église. Cela ne l'empêchait pas de déclarer à ses collaborateurs qu' « Il faut travailler à ce qu'un musulman soit un bon musulman, un hindou, un bon hindou, et un chrétien, un bon chrétien... » (propos rapportés par Maurice Béjard)

Il peut être tentant pour l'adulte qui accompagne des jeunes d'enseigner ce qu'il croit comme étant la vérité. Certes, il a raison de partager ses convictions, sa recherche, son cheminement personnel. Mais il doit les partager comme des convictions possibles, car personne ne peut prétendre détenir la vérité. Le philosophe Socrate déclarait à ceux qui l'écoutaient: « Je ne sais rien, et si je m’occupe de vous, ce n’est pas pour vous transmettre le savoir qui vous manque, c’est pour que, comprenant que vous ne savez rien, vous appreniez par là à vous occuper de vous-même. » L’animateur JP n’est donc pas là pour donner des réponses toutes faites sur la question de l’avenir de l’humanité, mais davantage pour inviter tout JP à rentrer dans cette recherche d’un sens à sa vie faite de relations avec autruis, et ceci, en lien étroit avec ses convictions profondes.

Au fond, le but de l'Association des JP est davantage d'éduquer à des valeurs que d'enseigner quoi que ce soit! Les valeurs ne s’enseignent pas, elles se vivent. On en fait l’expérience. Les valeurs de fraternité, de solidarité, de respect des autres et de respect de soi-même, chères à tout JP, ne s’apprennent pas dans les cours, les discours ou les livres: elles se vivent dans le concret d'expériences personnelles.

CONCLUSION : Etre JP, n'est pas un encouragement à ne pas prendre au sérieux ses convictions religieuses ou philosophiques. Par contre, face à l'histoire qui a prouvé que les religions étaient souvent à l’origine de tensions et de violences (mésententes entre les religions ou au sein même d’une religion…) les JP veulent favoriser ce DIALOGUE INDISPENSABLE qui permet aux hommes de VIVRE ENSEMBLE DANS LA PAIX, tout en respectant celui qui pense ou croit différement. C’est l’objet de l’article de 4 de notre Déclaration Fondamentale :

Les Jeunes pour la Paix rêvent d'un monde
où les hommes apprendraient à vivre ensemble,
avec leurs différences d’opinions
politiques, philosophiques ou religieuses, de culture ou de langue
et où les différences ne seraient pas redoutées
mais vénérées en tant que bien précieux de l'humanité;

Pour en savoir plus sur le dialogue entre les religions, consulter le site : http://www.religionspourlapaix.org. Il faudrait aussi développer tout ce qui s'est fait pour favoriser le dialogue entre les religions, comme les deux inoubliables rencontres à ASSISE en 1987 et en 2002... mais aussi, le dialogue avec les penseurs athées qui cherchent, eux aussi, à participer à la construction d'un monde plus juste et plus humain. C'est un vaste débat, mais débat passionnant.

Bonne réflexion !

OG